Pluie qui mouille...

Il n’est pas rare de s’entendre dire par un client « aujourd’hui il pleut, l’air comprimé est très humide » Quel crédit apporter à cette affirmation ?

Pluie qui mouille... - PartenairLes données météorologiques ci-dessous ont été relevées le 25 juin 2008 en matinée.
- BREST: Hygrométrie 82.4% - Température 16°C - Point de rosée : 13°C - (11,3 g/m3)
- STRASBOURG: Hygrométrie 83.2% - Température 23°C - Point de rosée : 20°C - (17,1 g/m3)
- NICE: Hygrométrie 36.8% - Température 27°C - Point de rosée : 11°C - (9.9 g/m3)
    On note effectivement des différences significatives de teneurs en vapeur d’eau par m3 d’air ambiant. Un climat humide (pluies en cours ou récentes) semble se tenir au nord par opposition à un climat sec et chaud au sud.

Qu’en est t’il pour l’air comprimé ?
(Rappel : 1 m3 comprimé à 7 bars relatifs nécessite 8 m3 d’air ambiant)
BREST                                    : 8 x 11,3 g =   90,4 g/m3 d’air comprimé.
STRASBOURG                   : 8 x 17,1 g = 136,8 g/m3 d’air comprimé.
NICE                                     : 8 x 9,9 g =   79,2 g/m3 d’air comprimé.
Bien entendu, les proportions sont respectées.

Que va t’il se passer ensuite selon la ville ou sera installé le compresseur ?
Si l’on considère une température de refoulement d’air comprimé de +10°C par rapport à l’ambiance, les températures et les teneurs saturantes (100 % d’hygrométrie) de l’air comprimé seront respectivement de :
BREST                                    : 26°C = 24,1 g/m3 d’air comprimé
STRASBOURG                   : 33°C = 35,3 g/m3 d’air comprimé
NICE                                     : 37°C =   43,5 g/m3 d’air comprimé.
Les proportions ne sont plus respectées ! Nice, avec la plus haute température de refoulement, possède la teneur en vapeur d’eau la plus élevée en sortie du réfrigérant final du compresseur.

Si toutes les installations sont équipées d’un sécheur par réfrigération délivrant un point de rosée de +3°C, la teneur résiduelle en aval du sécheur sera de 5,9 g/m3, et ce, quelles que soient les conditions d’air ambiant.
Quelles seront les valeurs condensées par ces installations ?
BREST: (90,4 - 24,1) =   66 g au compresseur et (24,1 - 5,9) = 18 g au sécheur.
STRASBOURG: (136,8 -35,3) = 101 g au compresseur et (35,3 - 5,9) = 29 g au sécheur
NICE: (79,2 - 43,5) =   36 g au compresseur et (43,5 - 5,9) = 38 g au sécheur
Attention, ces valeurs sont indiquées par m3 d’air comprimé sous 7bars. Il convient de diviser le débit aux conditions d’aspiration par 8 avant d’effectuer la multiplication.
Exemple : pour 350 m3/h à Nice = (350/8) x (36 + 37,6) = 3320 g condensés par heure au total.

Quels enseignements tirer des exemples ci-dessus ?
1) Malgré l’hygrométrie relative très faible, l’installation de Nice aura la teneur en vapeur d’eau la plus élevée au sortir du réfrigérant final du compresseur.
2) Avant séchage l’air comprimé est saturé (100% H.R.) dans toutes les installations.
3) La mise en place d’un sécheur à Nice devra tenir compte des températures élevées.

En résumé, on voit ici clairement - qu’il pleuve ou non - que l’air comprimé est toujours saturé en humidité et que la mise en place d’un sécheur est indispensable pour obtenir un réseau sec. Les purges (sur séparateurs ou filtres) n’évacuent que des liquides déjà condensés et n’influent en rien sur la saturation de l’air comprimé.